mercredi 30 janvier 2008

LE MIROIR, suite

Le début de cette nouvelle se trouve en bas de page...



La lourde porte de chêne noircie par les années s'ouvrit. Un serviteur à l'air pompeux se montra dans l'entrebaillement :
"Avez-vous rendez-vous Monsieur ?... Oh, pardon mon Révérend ! Miss Hawkins vous attend; entrez je vous en prie."
Le grand salon, meublé style "rococo", était aussi somptueux que vaste. Une immense bibliothèque bourrée d'ouvrages de toutes sortes faisait le tour de la pièce. Miss Hawkins était assise sur le canapé à franges. Le pasteur n'en crut pas ses yeux : il s'attendait, en entrant ici, à trouver une de ces vieilles dames patronesses qui font le bonheur des paroisses et l'encombrement des confessionnaux pour avouer la tête basse leur passion pour les petits gâteaux à l'heure du thé.
Or, il avait devant lui une ravissante jeune femme brune ayant à peine dépassé la trentaine d'années. Elle était vétue d'un sage tailleur à carreaux et se leva pour acqueuillir le jeune pasteur. Sa main droite aux ongles vernis se tendit vers lui :
"Révérend Mattews je présume ?
- En effet, oui; mes hommages miss Hawkins.
- Asseyez-vous, je vous en prie, vous prendrez bien une tasse de thé ?
- Avec grand plaisir.
- Mon mari est absent pour l'instant, il est en ville."
La jeune femme fut interrompue par par une cavalcade dans l'escalier aux marches recouvertes de feutre rouge.
Un jeune garçon apparut. Il devait avoir une quinzaine d'années. Il posa des yeux surpris su le pasteur, interrompant sa course au pied de l'escalier.
Miss Hawkins interpréta la subite apparition :
"Oh, Révérend, je vous présente mon frère David Burton; David, viens saluer le Révérend Mattews qui nous fait l'honneur d'une visite."
David s'approcha comme prudemment, tendant une main hésitante au jeune pasteur :
"Bonjour Révérent, comment allez-vous ?
- Bien, merci David, et vous-même ?"
Le jeune homme avait une attitude bizarre : il pesait visiblement ses mots, tout en donnant l'impression qu'il ne réfléchissait pad à ce qu'il disait. La jeune femme se tourna vers lui et lui dit gentiment :
" Veux-tu du thé David ?
- Non, merci, tu sais bien Martha, que j'ai toujours eu horreur du thé."
Et il s'éclipsa par la porte d'entrée.

A suivre...
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